Enrico Macias

Enrico Macias

 

 

 

 

VIDEO ICI

 

Gaston Ghrenassia naît le 11 décembre 1938 à Constantine en Algérie dans une famille juive. Son père est violoniste dans l'orchestre de Cheick Raymond Leyris, grand maître du maalouf, musique arabo-andalouse spécifique du Constantinois. Dès l'âge de 15 ans, le jeune Gaston se retrouve dans cet orchestre prestigieux et devient rapidement l'éventuel successeur de Cheick Raymond.

En 1956, il obtient son baccalauréat et postule pour avoir une place de surveillant dans une école. La musique ne semble pas lui proposer un métier d'avenir. Il est alors embauché comme instituteur mais continue néanmoins à pratiquer la guitare.

L'Algérie "française" vit ses derniers instants. Un mouvement nationaliste mené par le Front National de Libération (FLN) se bat pour obtenir l'indépendance de ce pays colonisé par la France au XIXème siècle. La guerre passe aussi par la guérilla, les meurtres, les assassinats. En 1961, Cheick Raymond est tué le 22 juin à Constantine. Le jeune Gaston se rend compte de l'aspect inéluctable de l'exil, signe flagrant de la fin d'une époque.

Il s'embarque en 1961 avec Suzy, sa femme et fille de Cheick Raymond sur le "Ville d'Alger", bateau qui les emmène en "métropole". Le départ est un vrai déchirement pour toute une population condamnée à l'exil. Il en va de même pour Gaston.

En arrivant à Paris, il décide de se lancer dans la musique. Prodige du maalouf, il lui faut s'adapter au public métropolitain. Il tente de traduire en français, les morceaux de ce genre particulier. Mais le résultat ne lui semble pas satisfaisant. Il se compose alors un répertoire personnel fait de ses propres expériences. Mais il faut survivre. Il exerce plusieurs métiers pour subsister puis reprend sa guitare, chante à la terrasse des cafés, et se décide à prospecter les cabarets.

Il est engagé au Drap d'Or en 1962. Son premier disque, il le doit à une rencontre hasardeuse avec Raymond Bernard de chez Pathé qui lui fait enregistrer "Adieu mon pays" composé sur le bateau de l'exil.

En octobre, il passe à la télévision lors d'une émission Cinq colonnes à la une consacrée aux rapatriés d'Algérie, aux "Pieds noirs" comme on les appelle dorénavant. C'est le déclic. En 1963, il commence à se produire en public et fait sa première tournée en vedette américaine de Paola et de Billy Bridge. Il la terminera en vedette principale avec des titres comme "Enfants de tous pays" ou "L'Ile du Rhône". Cette année-là, naît aussi sa fille Jocya.

En plein boom yéyé, Gaston devenu Enrico Macias, fait un véritable malheur. L'année 64 est le début d'une grande carrière française et internationale. Il se produit à l'Olympia en première partie des Compagnons de la chanson au printemps. Il part bien sûr en tournée à travers la France mais aussi au Liban, en Grèce et en Turquie où il chante des chansons qui vont devenir des tubes, "Paris, tu m'as pris dans tes bras" ou "les Filles de mon pays".

Si son public originel est bien celui des Pieds Noirs qui se retrouvent dans le répertoire de Macias et qui voient en lui un représentant de leur communauté, le chanteur réussit à toucher aussi le plus grand nombre, à faire fredonner ses chansons par n'importe qui.

En 1965, il reçoit le Prix Vincent Scotto et compose "les Gens du Nord" et "Non je n'ai pas oublié". L'année suivante, il se produit à Moscou devant 120.000 personnes. Il s'embarque aussi pour le Japon où son succès est impressionnant. Il enregistre des disques en espagnol et en italien. Rien ne semble l'arrêter.



03/05/2010
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 2 autres membres